Par Dr. Arash Shahi, Directeur associé, Building Tall Research Center, Université de Toronto, et la professeure Brenda McCabe, Université de Toronto
Le Building Innovation Research Centre (BIRC), anciennement appelé Building Tall, est situé au sein du département de génie civil et minéral de l’Université de Toronto. Le BIRC a été créé en 2015 dans le but de permettre à l’industrie locale de la construction de tirer pleinement parti des dernières avancées technologiques innovantes. L’un des principaux objectifs de recherche du BIRC est d’étudier les avantages des solutions compatibles BIM pour les gouvernements locaux et les industries canadiennes de l’architecture, de l’ingénierie, de la construction et de la gestion des installations (AECOO).
La mise en œuvre et l’adoption du BIM ont pris de l’ampleur au cours de la dernière décennie, le Canada étant le seul pays du G7 à ne pas avoir de mandat BIM national en 2019. La figure ci-dessous a été créée par l’un de nos étudiants diplômés (Yuan Cao) et illustre le point . La taille du cercle représente la population proportionnelle de chaque pays.
L’absence de référence cohérente pour la mise en œuvre du BIM au Canada a été perçue comme un facteur contribuant à la lenteur de l’adoption par le Canada des mandats BIM. Pour résoudre ce problème, le BIRC s’est d’abord associé au Conseil de la construction résidentielle de l’Ontario (RESCON) et à la communauté BIM de Toronto (tBIMc) en 2017 pour mener une enquête auprès des industries AECOO locales afin de découvrir l’impact de plus de 100 facteurs sur la mise en œuvre du BIM. . Commençant petit, le 1er rapport annuel BIM en 2018 portait sur la région du Grand Toronto. Bien que ce premier rapport se concentre sur une seule région économique du Canada, il bénéficie du soutien encourageant de l’industrie locale avec plus de 250 répondants à l’enquête et plus de 20 entrevues en personne.
S’appuyant sur le succès du premier rapport et en collaboration avec des organisations nationales du BIM (CanBIM et BuildingSMART Canada), le 2e sondage annuel du BIM a été distribué à l’échelle du Canada et a reçu des réponses de 398 participants d’un océan à l’autre. Le deuxième rapport BIM, publié en 2019, a souligné pour la première fois une analyse comparative de la mise en œuvre du BIM dans différentes régions du Canada. Certains des faits saillants de la deuxième enquête sont présentés ci-dessous.
Le diagramme circulaire ci-dessus montre la répartition des répondants par province, et un à droite illustre les mêmes provinces par leur contribution au PIB du Canada. Étant donné que ces sondages ont été lancés à l’origine uniquement dans la RGT, l’Ontario a un pourcentage proportionnellement plus élevé de répondants, même dans le sondage pancanadien. À l’avenir, nous collaborerons plus activement avec des partenaires de l’industrie dans d’autres provinces et territoires afin de mieux représenter la perspective canadienne globale sur le BIM. L’assistance et le partenariat actif de CanBIM, de buildingSMART et d’autres organisations nationales seront primordiaux pour atteindre cet objectif.
Les participants ont été interrogés sur leurs connaissances et leurs compétences en BIM, avec des réponses allant de extrêmement confiant à pas du tout confiant. Par rapport au rapport de 2018, les répondants en 2019 avaient globalement une confiance plus élevée dans leurs compétences et connaissances de 10 et 20%, en conséquence. Il s’agit d’une amélioration substantielle et inattendue sur une seule année. Nous continuerons de surveiller cette mesure au fur et à mesure que nous étendrons la portée de l’enquête au sein de l’industrie.
Les répondants du Québec ont la plus grande confiance dans leur connaissance du BIM, mais obtiennent le score le plus bas dans leur confiance en leurs compétences en BIM, les Ontariens étant en tête de la catégorie des compétences.
Si l’on examine les variations régionales, le manque de connaissances et de compétences est perçu comme un obstacle par les deux tiers des répondants de la Colombie-Britannique et les trois quarts de ceux du Québec. Moins de la moitié des répondants de l’Alberta et de l’Ontario y voient un obstacle. Au lieu de cela, les Albertains considèrent le manque de soutien de la haute direction comme l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre du BIM.
La plupart des répondants pensent que le BIM deviendra plus important dans divers secteurs de l’industrie. Environ les trois quarts des répondants conviennent que les gouvernements, les propriétaires et les clients insisteront pour l’adoption du BIM ou adopteront eux-mêmes le BIM. Par rapport aux répondants de 2018, ceux de 2019 sont plus convaincus des futures demandes BIM des clients, des propriétaires et des agences gouvernementales.
L’un des défis des deux premiers rapports BIM était qu’ils étaient principalement distribués par des organisations BIM et que, par conséquent, les résultats étaient biaisés en faveur des utilisateurs du BIM et n’étaient pas une représentation exacte de l’ensemble de la communauté AECOO. En fait, le plus grand groupe de répondants représentait l’industrie du BIM (y compris les coordinateurs BIM et les spécialistes de la visualisation) avec 42% et ceux de l’architecture avec 31%. Le taux de participation des ingénieurs et de ceux de la construction représentait chacun 11% des répondants. Le groupe «Autre» comprenait des étudiants, des chercheurs, des professeurs, des gestionnaires d’installations, des avocats et des fabricants, représentant 5% des répondants. Dans les futures enquêtes nationales, une plus grande représentation des propriétaires, de la gestion des installations et des agences gouvernementales sera encouragée.
En octobre 2019, et en collaboration avec le Daily Commercial News (DCN), le Journal of Commerce et plusieurs autres organisations de l’industrie, le troisième sondage BIM canadien annuel a été lancé. Ces organisations ont un éventail beaucoup plus large de membres au sein de la communauté AECOO. L’objectif de la troisième enquête BIM canadienne est de capturer un échantillon plus représentatif de l’industrie et d’améliorer considérablement la portée de l’enquête par rapport à ses deux premières itérations. Ce n’est que grâce à la participation des membres de l’industrie que nous pouvons documenter, structurer et présenter l’intérêt collectif des industries canadiennes AECOO et, à ce titre, nous encourageons tout le monde à participer à notre troisième enquête en cours.